L’éducation aux droits de l’Homme est un sujet sur lequel Points-Cœur a décidé de s’engager depuis longtemps à l’ONU. Par "éducation aux droits de l’Homme", on entend, entre autres, l’apprentissage, par tous les moyens, du respect de la dignité de chacun. Nous œuvrons, notamment au sein d’un working group consacré à la question (WG HREL= working group on human rights education and learning), pour que les valeurs du respect et de l’écoute soient plus largement diffusées à tous les niveaux de la société, du plus petit au plus grand.
La communauté internationale démontre de plus en plus d’intérêt pour la question, et a effectué de récentes avancées en la matière. Certains Etats (la Suisse, le Maroc, la Slovénie, l’Italie, les Philippines, le Sénégal et le Costa Rica) se sont même réunis au sein d’une « Plateforme » pour mener une action commune plus efficace, et inviter d’autres Etats à s’investir sur cette cause. Un séminaire avait par ailleurs été organisé à cette fin, en juillet dernier à Marrakech. Un projet de déclaration officielle ("draft declaration")des Nations Unies sur l’éducation aux droits de l’Homme est actuellement en cours, soumis tout récemment au Conseil des droits de l’Homme.
Ce « draft » fut l’objet d’un side event (table-ronde) organisé le mercredi 17 mars, pendant le Conseil, par les membres du WG HREL, dont Points-Cœur. Les orateurs représentaient tous les secteurs impliqués sur la question, des instances gouvernementales (ambassadeur des Philippines), à la société civile (Amnesty International), en passant par les institutions nationales des droits de l’Homme (Maroc), ou les centres d’études et de recherches (Ms. Emmanuel Decaux et Alfred Fernandez).
L’idée de ce side event était de formuler avis et recommandations, sur la forme définitive de la future déclaration, qui servira de code de conduite pour les Etats et l’ONU en matière d’éducation aux droits de l’Homme. Les principales recommandations émises stipulent que la Déclaration :
- devra être accessible à tous, dans tous les sens du terme : elle devra être largement diffusée auprès du grand public, mais aussi rédigée dans un langage accessible à tous, et non dans le jargon juridico-sibyllin typique des textes des Nations Unies. C’est un point sur lequel tous ont vraiment insisté, et que nous ne pouvons que saluer !
- devra recueillir et se nourrir des vues de toutes les personnes intéressées. Par exemple, un grand appel à contribution a déjà été lancé depuis longtemps aux ONG. Notre organisation a ainsi eu l’occasion de donner son avis lors de déclarations écrites et orales (cf récentes déclarations en bas de l’article )
- devra donner une véritable place aux jeunes qui devront avoir toute latitude pour s’exprimer sur la question. Ils ne devront pas être vus comme uniques destinataires de l’éducation aux droits de l’Homme, mais aussi comme parties prenantes et enseignants en la matière.
L’éducation aux droits de l’Homme avait déjà fait l’objet d’une matinée de discussion au niveau inter-gouvernemental, dès le deuxième jour de la session du Conseil. Le High level segment (réunion plénière) du 2 mars avait en effet inscrit la déclaration à son ordre du jour. Ceci fut l’occasion pour les Etats de prendre la parole sur un sujet que beaucoup d’entre eux découvrent encore. Ils ont été nombreux à exprimer leur désir de collaborer, voire de rejoindre la Plateforme des Etats déjà impliqués sur la question. Tous reconnaissent que l’éducation en matière de droits de l’Homme apparaît comme l’un des meilleurs moyens de garantir le respect de ces droits. L’ignorance et l’indifférence sont en effet souvent à l’origine des violations de toutes sortes, et l’éducation permet ainsi d’en restreindre les effets.
Dernières déclarations (anglais uniquement)