Du 1er au 2 février dernier, au Palais des Nations s’est tenu un séminaire intitulé : « Pour une mise en œuvre des droits culturels : nature, enjeux et défis ». Il s’est déroulé en présence de Farida Shaheed, experte indépendante sur la question (voir lettre d’infos d’octobre 2009), de délégations officielles de nombreux pays, d’experts des Nations Unies et d’ONG. Points-Cœur, vivement intéressé par cette thématique, figurait parmi les ONG présentes.
Le but d’une telle réunion était de clarifier le débat sur les droits culturels, c’est-à-dire expliciter toutes les définitions nécessaires, les enjeux, les implications que cela induit dans le domaine des droits humains en général. Ceci s’avérait plus que nécessaire pour cette question devenue l’un des principaux centres d’intérêt des Nations Unies, mais présentant encore de nombreuses zones d’imprécision.
Il s’est révélé plus difficile que prévu d’attribuer une définition fixe aux termes clés, tels « culture » et « droits ». Certains préfèrent même parler de « vie culturelle », car cela rendrait davantage compte de l’aspect englobant et mouvant de la culture.
Parmi les principaux défis, l’on trouve la question de la diversité culturelle, l’acceptation par les sociétés et Etats de leurs minorités ethniques, linguistiques, religieuses. L’on s’est également interrogé sur les moyens de faire la distinction entre une pratique culturelle et une pratique néfaste, se référant notamment aux mutilations génitales, ou au système des castes. Il a été rappelé que le déni, sous toutes ses formes, de l’accès à la culture, constituait une violation des droits de l’Homme, soulevant ainsi le problème de l’extrême pauvreté.
S’interroger sur les droits culturels revient donc à s’interroger sur toutes les composantes de l’existence humaine, et de la vie en société. Les implications de cette question vont en effet au-delà de débats sur les tenues vestimentaires, l’artisanat ou le bilinguisme. Chaque question soulevée en la matière touche la personne concernée, dans ce qu’elle a sans doute de plus profond, à savoir son identité, l’image qu’elle se fait d’elle-même et la place qu’elle occupe dans le monde.
L’engagement de la Plateforme des droits culturels a été rappelé à l’oral lors d’une intervention à l’adresse de Mme Shaheed, et en privé lors d’une réunion des membres de la Plateforme. Celle-ci a été l’occasion pour Points-Coeur de réaffirmer sa volonté de travailler sur la question, en explorant notamment les liens entre droits culturels et extrême pauvreté.